PRÉVENIR LE SUICIDE EN DÉTENTION

La prévention du suicide en détention nécessite une approche multidimensionnelle.

En 2021, 122 personnes détenues se sont suicidées en détention, une tous les trois jours. La prévention du suicide est une priorité qui peut vous concerner en tant que proche.

Il est crucial de reconnaître les signes d'alerte, de connaître les dispositifs existants en matière de prévention et de savoir vers quelles ressources se tourner en tant que proche.

La période de détention peut être une épreuve très difficile pour une personne.

En effet, elle implique souvent des conditions de vie contraignantes, une perte de liberté, et parfois même des défis émotionnels et psychologiques, marquée par l'isolement, le stress et, pour certains, la désespérance. 

Cela peut également avoir un impact sur les relations personnelles et professionnelles, ainsi que sur la santé mentale et physique de la personne détenue. Ces facteurs peuvent accroître le risque de crises suicidaires chez les personnes détenues.

SIGNES D'ALERTE

La souffrance psychique en détention peut prendre de nombreuses formes, souvent plus difficiles à observer.

Les signes d'alerte comprennent : 

  • Refus de participer aux activités ou aux soins de santé disponibles en détention. (refus de promenade, refus de parloir venant du détenu ou refus des proches de venir au parloir) ;
  • Changement notable d'humeur ou dans le comportement ;
  • Symptômes de dépression : tristesse persistante, perte d'intérêt pour les activités habituelles, troubles du sommeil qui s’aggravent et/ou de l'appétit, une agitation ou une irritabilité accrue ;
  • Symptômes de stress post-traumatique : flashbacks, cauchemars, hypervigilance ;
  • Communication d'idées suicidaires, de plans pour se faire du mal, automutilation.

Être vigilant dans les périodes particulièrement identifiées comme à risque de passage à l'acte : annonce judiciaire, arrivée en incarcération (on parle de choc carcéral), difficultés avec les codétenus, placement à l’isolement ou en quartier disciplinaire, levée d'écrou...

De plus, les ruptures sentimentales et toutes les difficultés familiales extérieures pour lesquelles le détenu ne peut rien faire (perte, décès de proches…) sont des périodes à prendre en compte.

Pour comprendre tous les signes d'alerte et comment les repérer, cliquez ici.

SIGNES D'ALERTE

QUE DIRE ET QUE FAIRE ?

Certaines personnes qui éprouvent des idées suicidaires rencontrent souvent des obstacles à exprimer leurs sentiments, craignant d'être jugées ou mal comprises. Elles peuvent donc parfois chercher à communiquer leurs difficultés de manière indirecte ou détournée. 

Si vous remarquez des signaux verbaux ou comportementaux préoccupants, il est crucial de ne pas les négliger et d'engager une conversation ouverte avec la personne concernée. 

Parler du suicide avec un proche qui présente des signes pour lequel on s'inquiète est primordial, lui manifester votre inquiétude permet de lui offrir un espace pour exprimer sa souffrance, trouver du soulagement et des ressources dans son environnement. 

Parler du suicide ouvertement, directement, sauve des vies, on signifie à la personne qu'elle n'est pas seule, qu'elle est reliée à la vie. 

La prévention du suicide en détention nécessite une approche globale et la mobilisation de tous : personnels pénitentiaires, détenus, familles et partenaires extérieurs. Ensemble, nous pouvons faire une différence.

Pour en savoir plus, c'est par ici.

QUE DIRE ET QUE FAIRE ?

DISPOSITIFS EXISTANTS

Différents dispositifs ont été mis en place pour prévenir le suicide en milieu carcéral : 

  • Dispositif des codétenus de soutien (CDS) : codétenus formés pour repérer et soutenir les détenus en souffrance. 
  • Programmes de soutien psychologique : accès à des psychologues et des psychiatres pour les détenus en besoin. 
  • Lignes d'écoute et de soutien : disponibles pour les détenus cherchant à parler de leurs difficultés. 
DISPOSITIFS EXISTANTS

RESSOURCES

Des ressources sont disponibles pour les proches de personnes sous main de justice : 

Numéro national de prévention du suicide : 3114 (24h/24, 7j/7)

Associations partenaires : organisations fournissant soutien et accompagnement aux détenus et à leurs familles. (UFRAMA, Secours Catholique...)

La « boîte aux lettres verte », permet aux familles de faire part de leurs inquiétudes aux responsables de l'établissement pénitentiaire. (Ressources du ministère)

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